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pris des épouses Annamites, dont ils ont des enfants métis d’un assez vilain type.

Cambodgiens. — La race Cambodgienne faisant plus loin l’objet d’une étude spéciale, je n’en parlerai point ici.

Malais. — Les Malais sont descendus du Cambodge, où ils avaient émigré de la presqu’île de Malacca. Ils sont en général sobres, patients et avares ; ils font le métier de prêteur sur gages à des taux très élevés. Ils forment des villages séparés et s’allient rarement avec la race Annamite. Les Malais sont Mahométans et fidèles à leur foi. Beaucoup d’entre eux se livrent au commerce d’échange des produits du Cambodge contre ceux de la Cochinchine, et forment entre eux des associations analogues à celles des Chinois. En fait d’industrie, ils ne fabriquent guère que de la bijouterie.

Ils ont pour costume un pagne, un gilet droit, un veston en toile et un turban. Les hommes ont les cheveux coupés très ras, les femmes, embellies d’un langouti, portent aussi une longue robe et les cheveux à la mode Annamite.

Sous le rapport de la forme, couleur et conformation des organes génitaux des deux sexes, le Malais se rapproche beaucoup de l’Annamite, quoique incontestablement plus viril.

Moïs. — J’ai pu voir de près les Moïs de l’arrondissement de Baria, où ils possèdent plusieurs villages. On remarque leurs habitations, donnant chacune asile à une vingtaine d’individus, groupées par trois ou quatre, élevées sur des poteaux de quatre à cinq mètres de hauteur, sortes de grandes cages rectangulaires tressées en bambous, avec un toit en chaume. Le mobilier rudimentaire comporte des foyers en argile cuite et des claies pour contenir les provisions.