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Se pays as à gouverner,
Et longuement tu veux régner,
Tiens justice, et cruel ne soyes,
Ne de grever gens ne quiers voyes[1].
Se tu as estât ou office.
Dont tu te niesles de justice,
Garde comment tu jugeras.
Car devant le grant juge iras.
Se tu viens en prospérité,
A grant’chevance et hérité[2],
Gardes qu’orgueil ne te surmonte,
Pense qu’à Dieu faut rendre compte.
Ayes pitié des povres gens
Que tu voys nudz et indigens,
Et leiu’ayde quant tu pourras ;
Souviengne-toy que tu mourras.
Aime qui te tient ami,
Et te gard’de ton ennemi :
Nul ne peust avoir trop d’amis ;
II n’est nulz petis ennemis.
Tiens ta promesse et très peu jure,