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Le Roy luy-mesme, selon sa foiblesse, s’aida à sinulier (s’oindre). La cérémonie finée, se fist tourner la face vers les gens et peuple qui là estoient, et dist : « Je sais bien que, ou (au) gouvernement du royaume, en plusieurs choses, ay offensé grans, moyens et petis, et aussi mes serviteurs auxquels je devois estre bénigne et non ingTat de leiu" loyal service, et pour ce, je aous pry, ayez merci de moi : je vous requiers pardon. » Et adont, il se fist hausser les bras, et leur (vers eux) joingnit les mains; si povez savoir, se (aussi pouvez-vous penser si) grant pitié et larmes y ot giclées de ses loyaulx amis et serviteurs.

Un peu après, et approchant le terme de la fin, en la manière des anciens pères patriarches du vieulx Testament, fist amener devant luy son filz aisné, le Dauphin, et le bénit, et aussi tous les présens (assistans), à la prière du signeur de La Rivière, disant ainsi : « Benedictio Dei, Patris et Filii et Spiritûs Sancti; descendat super vos et maneat semper. » Laquelle béneysson receuprent tous à gênons à grant dévocion et larmes. Puis leur dist le Roy : « Mes amis, allez-vous-en, et priez pour moy, et me laissiez, afin que mon travail soit fine en paix. » Lors, luy tourné sus l’autre costé, tost après, tirant à l’angoisse de la mort, oy