Page:Jacob - La Perle ou Les Femmes litteraires.djvu/32

Cette page n’a pas encore été corrigée

deux jours ains (avant) son trespassement, tout eust-il (bien qu’il eût) passé moult greveuse (tres fatigante) nuict, luy levé et vestu, va regarder ses chamberlans et tous les aultres serviteurs et phisiciens (médecins), qui étoient tous esplorez, adont (puis) leur prist à dire, de très joyeux visage et en semblant de bonne convalescence : « Esjouissez-vous, mes bons loyaulx amis et serviteurs, car, en briefve heure ( dans peu de temps) seray hors de vos mains. » Lesquels, oyant ces paroles, ignorérent, pour la joyeuseté de la chière (du visage), en quel sens ot (il eut) dit la parole, de laquelle, tost après, l’effect leur en donna la clarté.

Le samedi devant son trespas, apparurent en luy les signes mortels, où les douleurs furent horribles, sans que aperçue fust en luy aulcune impacience ; mais, en continuant sa dévocion, fousjours étoit sa clameur à Dieu, et, à costé de luy, son confesseur luy admonestoit les paroles en tel article (telle situation) nécessaires, auxquelles, comme très vrai chrestien catholique, respondoit et faisoit signes de grant foi à nostre Signeur.

Quant vint le dimanche à matin et jour qu’il trespassa, fist appeler devant luy tous barons, prélas, son conseil et chancelier : après ces choses, requist (demanda) la couronne d’espines de