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trouvait quelques rimes faciles ; madame Constance Pipelet se faisait connaître, avant de doter de sa couronne poétique un prince de Salm ; madame Perrier chantait le Rien.

Sous Bonaparte, qui haïssait les femmes de lettres, plus d’un légitime succès de femme répondit à ses incorrigibles préventions : madame Babois et madame Dufresnoy marchèrent sur les traces de Berlin et Parny ; elles mirent dans l’élégie du sentiment, à défaut de poésie : madame de Genlis, entre une désespérante quantité de volumes, fit remarquer sa jolie et courte nouvelle de mademoiselle de Clermont ; madame Cottin, qui a de l’âme, de l’imagination et de la verve, aurait pu faire un chef-d’œuvre, et n’a laissé que de bons romans : madame de Staël, qui fut un homme de génie sublime, sera toujours une exception unique et prodigieuse dans son sexe comme Bonaparte parmi les soldats de fortune ; l’Exilée de Coppet résume toute son époque littéraire, de même que le Captif de Sainte-Hélène, son époque militaire et politique.