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les mieux choisis, sous le double rapport des mets et des convives ; madame Geoffrin reflétait toutes les célébrités de l’Encyclopédie.

Le dix-huitième siècle ne se lassait pas d’enfanter auteurs et livres nouveaux ; les femmes prenaient rang avec Diderot, d’Holbach, Helvétius ; madame de Beauharnais avait été formée poète par l’astre de Dorât ; madame de Graffigny avait aussi habillé en Péruvienne une Nouvelle Héloïse ; madame de Riccoboni était capable d’achever la Marianne de Marivaux ; madame Chénier, grecque comme mademoiselle Aïssé, improvisait pour ses amis des morceaux remplis de grâces et d’érudition, dignes de cet André Chénier qui nous tient lieu à la fois d’Homère et de Théocrite.

La république et la Terreur réservèrent toute l’énergie féminine pour les dévouemens des Sombreuil et des Charlotte Corday. Cependant, au bruit sourd de la guillotine, madame Roland rassemblait ses souvenirs en prison ; Émilie semait de roses la mythologie de Demoustier ; madame Bourdic—Viot