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sous cette forme banale et familière qu’elle relève avec coquetterie, raconte toute l’histoire courtisanesque du règne de Louis XIV, et fait de la langue comme d’un chiffon qu’une femme arrange artistement pour sa toilette ; dans ses lettres la langue est plus naïve, et plus hardie, et plus souple, et plus riche, et plus harmonieuse que dans tous les livres sortis du sanctuaire académique.

La régence vient ensuite, et les femmes littéraires n’ont rien perdu de leur autorité sous le ministère corrupteur de Dubois, sous le voluptueux sérail de Philippe d’Orléans : la duchesse du Maine préside en vers et en prose à ses divertissemens de Sceaux ; madame de Staal prête son style vif et mordant aux haines de l’altière duchesse qui conspirait avec ses poètes et ses musiciens ; mademoiselle Aïssé se naturalise française dans la relation intéressante de ce qui lui est arrivé en France ; madame de Tencin invente des romans après en avoir fait en action de plus historiques, et de non moins délicieux ; madame de