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grâces et de vigueur que Brantôme, sire de Bourdeilles, lequel n’eut garde d’omettre ses aventures dans les Dames galantes : la première femme de Henri IV trace en se jouant les plus agréables mémoires, sans le secours d’un secrétaire.

Les amours perpétuelles de Henri IV donnèrent occasion à de simples et éloquentes correspondances où Corisandre d’Andouins, Gabrielle d’Estrées, la marquise de Verneuil, ont tour à tour entretenu la tendresse du plus amoureux et du plus inconstant des princes : pourtant la mode n’était pas encore tournée à l’épistolaire, et si la Ligne, en quarante ans de troubles religieux et politiques, n’a produit que des mémoires écrits par les témoins et les acteurs de ce sanglant drame, la Fronde, cette guerre ci^ ile soulevée et soutenue par des femmes, eut aussi des femmes pour historiens ; car les femmes participent toujours aux révolutions de palais : les mémoires de mademoiselle de Montpensier et de madame de Motteille sont parés de ce galant négligé de cour, qui n’exclut ni l’étiquette, ni le luxe, ni le