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tes que ceux de Boccace, de Bandel et de Bonaventure Desperriers ne surpassent point en variété d’invention, en finesse de narration. Cette princesse, amie et protectrice des littérateurs et des lettres, qu’elle faisait aimer à son royal frère, était plus instruite en théologie qu’un docteur de Sorbonne, et aussi versée dans l’étude des langues qu’un professeur du Collège de France. Elle est la seule personne de son sexe qui ait composé des mystères et des farces, lorsque ces pièces de notre théâtre naissant étaient prostituées aux clercs de la Bazoche et aux bateleurs des Enfans-sans-souci : l’Heptameron n’avait que faire des poésies chrétiennes, pour immortaliser la Marguerite des Marguerites.

La poésie était tellement inséparable d’une belle éducation chez une femme, que Diane de Poitiers, la maîtresse héréditaire des rois, eut recours à son pouvoir pour captiver davantage Henri II, et ce fard lui enleva quelques rides. Puis, encore une Marguerite, une reine de Navarre, une petite-fille de François Ier, qui manie la prose avec autant de