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C’est que les femmes, ambitieuses de plaire plutôt que de s’illustrer, n’ont pas dédaigné d’ajouter une perfection à celles qui sont leur apanage plus exclusif, et depuis Sapho jusqu’à nos jours, elles nous ont prouvé sans cesse que le génie littéraire n’était pas un privilège de l’homme, qui s’en est arrogé tant d’autres qu’il lui faudra restituer un jour.

Les femmes ont réussi toutes les fois qu’elles ont tenté de nous montrer que leur esprit était aussi étendu et plus délicat que le nôtre ; malgré les arrêts antipathiques de Boileau, malgré les envieuses épigrammes de Lebrun, elles n’ont jamais mieux qu’aujourd’hui révélé ce qu’il y a de tendresse poétique dans leur cœur, de couleurs gracieuses dans leur imagination et de puissante originalité dans la nature de leurs œuvres : l’histoire nous offrait des femmes grands hommes ; nous avons eu des femmes grands écrivains.

Quand le beau ciel de notre Provence voyait naître une langue et une poésie entées sur le latin et