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LE TOUCHER MUSICAL

mouvement d’élévation fictif exécuté par ce même doigt, je rends, par cette représentation inverse, le mouvement, réellement exécuté, élastique. Les rapports entre la vitesse du mouvement et la pesanteur acquise sont suspendus : le mouvement cesse d’être direct, il est traversé par la pensée, le poids transmis n’est plus le même, il est pondéré, il est artistique.

L’altération de cette action cérébrale sous l’influence des altitudes uniformes.

Ces phénomènes de transformation des mouvements déjà si curieux par eux-mêmes, permettent de pénétrer des phénomènes plus subtils encore, car indépendamment de la volonté qui agit ou veut agir sur les mouvements, les différences d’attitudes définies dans le chapitre précédent provoquent elles-mêmes déjà des différences de propriétés des mouvements.

Ainsi, les attitudes pondérées comme celles définies chapitre iv rendent, pour ainsi dire, le mouvement impondéré impossible ; au contraire les attitudes non pondérées (celles qui provoquent un état de conscience uniforme dans les cinq doigts de la main) rendent le mouvement pondéré impossible, car elles entravent l’action cérébrale.

Voici les différences caractéristiques par lesquelles ces phénomènes peuvent se classer.

1o La localisation différentielle des attitudes artistiques en corrélation avec l’harmonie du toucher, produit déjà un genre de neutralisation des mouvements ; dans ces conditions d’altitude, la repré-