Page:Jaëll - L’intelligence et le rythme dans les mouvements artistiques, 1904.pdf/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.
38
LE TOUCHER MUSICAL

provoque à travers la main des sensations en largeur qui correspondent à l’idée d’écarter le pouce du 5e doigt. D’autre part, il faut pouvoir maintenir le métacarpien du 5e doigt au-dessus de celui du 4e doigt afin d’augmenter aussi la largeur de la main du côté du petit doigt, provoquant ainsi des sensations transversales en sens inverse qui correspondent à l’idée d’écarter le 5e doigt du pouce.

Il s’agit de former des échanges de sensations par lesquels l’attitude du 5e doigt réagit sur celle du pouce, tandis qu’inversement l’attitude du pouce réagit sur celle du 5e doigt. Ces sensations transversales doivent exister, mais à un degré moindre, entre les attitudes de tous les doigts car c’est à mesure que le pianiste arrive à renforcer les sensations par lesquelles il se représente la largeur de sa main que ses attitudes et ses mouvements deviennent plus libres et se pondèrent davantage.

Double direction des sensations en longueur.

À ces sensations intenses en largeur il faut joindre des sensations très intenses en longueur. À cet effet, les quatre derniers doigts sont maintenus en flexion graduée, de l’index, qui reste presque allongé, au 6e doigt, qui non seulement est le plus fortement fléchi mais aussi le plus fortement reculé.

Tandis que l’index qui se tend en avant a l’impression de s’allonger, les autres doigts qui, graduellement plus fléchis, se tendent en arrière ont l’impression de se raccourcir, et c’est dans la flexion et le recul des doigts extrêmes, pouce et 5e doigt, que se localisent les sensations les plus fortes de raccour-