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LA CÉRÉBRALITÉ DES ATTITUDES

percevons comme équivalente à l’harmonie musicale qu’elle peut faire naître.

Il y a donc à la fois analogie entre la structure de la main et la structure de l’harmonie musicale, comme il y a analogie entre les éléments vibratoires qui se dégagent des pressions de nos doigts et les rapports des vibrations sur lesquels est basé le système musical.

Mais, comme nous l’avons dit, la structure la plus appropriée à l’harmonie du toucher ne fait pas que cette harmonie soit transmissible aux touches du clavier sans une étude préalable qui permette d’arriver à une complète dissociation des mouvements des doigts.

L’action exercée par la dissociation des doigts sur le timbre de la sonorité.

L’influence exercée par la dissociation des mouvements des doigts sur le timbre de la sonorité s’éclaire d’une façon spéciale si l’on suppose l’existence d’une analogie entre le mécanisme des sensations tactiles et le mécanisme des sensations visuelles.

En effet, supposer que l’harmonie produite par les différenciations du toucher des dix doigts pourrait être comparée à la lumière produite par les couleurs du prisme, c’est supposer que les sensations produites par les pressions doivent pouvoir se régler comme si nous distinguions entre elles les différences de nombres qui existent entre les vibrations des couleurs du prisme. Dès lors la nécessité de la dissociation des mouvements prend une signi-