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CHAMBRE DES DÉPUTÉS
COMITÉS SECRETS




Les comptes rendus in extenso des comités secrets des 9 février, 10 mars et 19 avril 1940 sont publiés en exécution de la résolution suivante adoptée le 8 mars 1948 par l'Assemblée nationale :

« Les comptes rendus in extenso des débats en comité secret des Chambres, dans la période qui a précédé l'invasion de mai 1940, seront publiés dans le délai d'un mois.

« La sténographie sera publiée sans avoir subi de la part des orateurs aucune suppression ou adjonction, retouche ou correction. »




Comité secret du Vendredi 9 Février 1940.
(Journées des 9 et 10 février 1940.)




Au cours de sa séance du vendredi 9 février 1940, la Chambre des députés a ordonné la discussion immédiate de plusieurs interpellations relatives à la conduite de la guerre. Elle a décidé de se constituer, à cet effet, en comité secret, et la séance publique a été suspendue.

Les débats en comité secret se sont poursuivis pendant les journées des 9 et 10 février.

La Chambre a repris sa séance publique le samedi 10 février, à dix-huit heures vingt-cinq et a adopté, au scrutin, à l'unanimité des 534 votants, l'ordre du jour de confiance au Gouvernement déposé à la fin de la séance en comité secret.




SOMMAIRE
Formation de la Chambre en comité secret et décision de faire établir un compte rendu sténographique.
Discussion des interpellations : 1° de M. Robbe ; 2° de M. Léon Blum et plusieurs de ses collègues ; 3° de M. Marcel Déat ; 4° de M. Marquet ; 5° de M. Pierre Béranger ; 5° de M. Maxence Biblé, relatives à la conduite de la guerre ; MM. Robbe ; Guy La Chambre, ministre de l'air, le président.
Suspension et reprise de la séance.
MM. le ministre de l'air, Jules Moch, Édouard Daladier, président du conseil, ministre de la défense nationale et de la guerre et des affaires étrangères ; Ybarnégaray, Scapin, Riyes, Andraud.
Suspension de la séance. — Reprise le samedi 10 février.
MM. Pierre Béranger, le ministre de l'air, Moncelle.
Rappel au règlement ; MM. Léon Blum, le président du conseil, le président.
Suite de la discussion des interpellations : MM. Adrien Marquet, Marcel Déat, Paul Reynaud, ministre des finances ; Maxence Bibié, de Beaumont, le président du conseil, Léon Blum, Pierre-Étienne Flandin. — Clôture.
Ordre du jour présenté par M. Chichery. — Retrait.
Suspension et reprise de la séance.
Ordre du jour de confiance signé de MM. Chichery, Léon Blum, Guernier, Chiappe, Pierre-Étienne Flandin, Frossard, Hartmann, Marcel Héraud, Louis Marin, Mathé, Renaitour, Paul Simon et Ybarnégaray.
Reprise de la séance publique.
PRÉSIDENCE DE M. ÉDOUARD HERRIOT

La séance est reprise en comité secret à onze heures vingt minutes.

M. le président. La séance est reprise.

Je déclare la Chambre formée en comité secret.

Je désire recueillir votre engagement d'honneur à tous de ne rien révéler de ce qui sera dit au cours du comité secret. J'ai déjà reçu le même engagement des fonctionnaires appelés à rester en séance.

La Chambre veut-elle décider, conformément aux précédents, qu'il sera établi une sténographie dont le texte, scellé séance tenante, demeurera déposé dans nos archives ? (Assentiment.)

Il n'y a pas d'opposition ?...

Il en est ainsi décidé.

La parole est à M. Robbe, pour développer son interpellation sur la politique générale du Gouvernement.

M. Fernand Robbe. Messieurs, j'ai, je vous l'assure, longuement pesé mes responsabilités, toutes mes responsabilités, avant de déposer sur le bureau de la Chambre, le 9 janvier dernier, la demande d'interpellation que je suis appelé à développer devant vous.

Si notre admiration reconnaissante va à la splendide phalange de nos pilotes, de nos observateurs, de nos mitrailleurs, aux ailes anglaises qui, dans les brumes de la mer du Nord et dans le ciel de France, luttent avec les nôtres, d'un même cœur, d'une même ardeur, ceux qui sont tombés dans le ciel, à la conquête duquel ils avaient consacré leur vie, leur enthousiasme et leur foi, nous dictent aussi notre devoir.

J'ai estimé, messieurs, que le Parlement, maître des destinées du pays, devait pouvoir engager ses lourdes responsabilités en toute connaissance de cause. Vous êtes de cet avis, monsieur le président du conseil, puisque vous avez demandé vous-même, au début de la séance, la discussion immédiate des interpellations déposées.