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cela les exemptera du châtiment, ce qui est la cause que les voisins des écoles et ceux qui passent, font beaucoup de bruit et croient que l’on fait beaucoup de mal à ceux que l’on corrige, ne sachant pas le règlement des écoles et la modération qu’on y garde.

Voici un moyen qui réussit ordinairement pour empêcher de crier les enfants qu’on est obligé de châtier. Les maîtres qui doivent se posséder en tout temps, sans qu’il y ait jamais d’emportement dans ce qu’ils font, n’ont qu’à dire tout bas : criez fort, mon cher enfant, et le répéter plusieurs fois par intervalle ; cela fait voir à l’enfant qu’on me craint pas le tumulte ni le bruit ; et ensuite lui dire, à voix basse : vous serez châtié sans crier ; car un maître ne doit jamais crier. Rien n’est plus efficace pour arrêter ces sortes de cris.

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Les mercredis et samedis au soir, en tout temps, les maîtres feront le catéchisme, chacun dans sa classe depuis trois heures jusqu’à quatre heures. Le catéchisme ne doit jamais être omis ni raccourci. Ils se serviront du catéchisme du diocèse ; et, la veille des fêtes principales, ils feront le catéchisme sur le mystère de la solennité ; pour cela, ils ne feront dire les leçons que jusqu’à deux heures et trois quarts. Ils emploieront le reste du temps à faire le catéchisme de la manière qui suit, afin que les enfants en profitent, que les maîtres ne disent pas toujours les mêmes choses, et qu’ils s’expliquent d’une manière que les enfants comprennent, par jugement et esprit, ce qu’on leur enseigne, autrement ils n’apprennent les choses nécessaires au salut et les vérités de notre religion, que par mémoire, ce qui est la cause ordinaire qu’ils oublient facilement ce qu’on leur a appris.

Outre le catéchisme des mercredis et samedis, tous les