Page:JJ Moret - Louis Aubery, fondateur des Ecoles charitables de Moulins, 1682-1730, 1893.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

messe, un des porte-chapelets les rapportera à l’école et aura soin de les mettre dans l’armoire.

60

Pour châtier les enfants, on ne se servira jamais de férule, ni d’autre instrument de pénitence ; on ne les frappera jamais de la main et encore moins du pied, ni de la baguette dont on se sert pour faire lire les syllabes des cartes. On se servira uniquement d’un fouet de parchemin qu’on nomme ordinairement un robinet, qui sera au plus de sept à huit cordons ; quand il y en a un plus grand nombre, il meurtrit et ne pique pas, ce qui fait que les enfants le craignent moins et ne se corrigent pas. On prendra garde de ne jamais donner du robinet sur la tête des enfants, quand ils auront mérité d’être châtiés, autrement que sur les mains ; on ne leur donnera que cinq coups, au plus, pour les plus grandes fautes ; et, pour les fautes ordinaires, on n’en donnera que trois seulement, et même toujours en diminuant plutôt qu’en augmentant, c.-à-d. quelque fois deux coups, quelque fois un, ayant égard à la docilité de celui qu’on châtie.

61

Afin que les enfants profitent du châtiment, il faut laisser un intervalle, entre les coups de fouet qu’on leur donne, d’environ un Ave Maria, de l’un à l’autre, en leur disant quelque parole qui leur inspire quelque motif saint, en vue duquel ils reçoivent, avec patience et humilité, la douleur qu’ils sentent ; mais ce qui est essentiel, est que le maître doit appliquer fortement les coups de fouet qu’il donne, et en plutôt moins donner.