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domi ; un autre n, u, s, nus, et il prononce tout le mot Dominus, ainsi du reste. A mesure que les écoliers profitent, on les fait composer les mots des syllabes, par exemple, un enfant dit do, un autre dit mi, un autre nus. On leur fait dire ensuite un mot à chacun, et, dans la suite, chacun une ligne, en assemblant tout haut ; on les accoutume ensuite à assembler tout bas et à prononcer tout haut : et enfin, quand ils sont en état de lire deux lignes rondement, dans les petits livres, on leur donne des demi-psautiers, et non autrement, comme il a été dit. Il est à remarquer que ceux de cette bande, aussi bien que ceux qui disent la croix de Jésus, doivent dire deux ou trois fois leurs leçons, tant le matin que le soir, et toujours au commencement de l’école. On continue pendant longtemps, à faire assembler à chacun une ligne tout haut, à ceux même qui lisent dans les demi-psautiers, pour empêcher qu’ils n’apprennent par routine ; et, comme il est de l’ordre que chaque écolier, tant en latin qu’en français, dise deux lignes de leçon le matin, et autant le soir, suivant avec exactitude tout ce que ceux de sa bande lisent, après qu’ils ont dit chacun une ligne, en assemblant, il faut qu’ils recommencent à en dire une autre sans assembler. Les enfans sachant lire exactement et facilement le latin, et non autrement, on les fait commencer à apprendre à lire en français.

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Pour apprendre à lire le français, on met celui qui doit commencer avec un autre qui le sait lire, et on l’oblige de faire étudier ce nouveau ; de cette manière, ils s’apprennent les uns les autres, sans que le maître ait beaucoup de peine ; et cela se doit faire tout bas, de compagnon à compagnon, sans interrompre personne. Les maîtres accoutumeront les enfants à prononcer hardiment et brièvement les lettres, les syllabes et les mots, afin par là, d’éviter la longueur, la perte du temps, et encore pour faire perdre les mauvais