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Présentement, sur la répartition que nous venons d’établir, vous pourriez" faire ceiïe qu’il faudra pour l’entretien et les Irais de vos r<sprésentans. Par exemple, la première classe fourniroit ponr cet objet une gourde par tête, et cela donnerait environ, ci, argent des colonies „ . 3o,oou 1.

La seconde , 6 1. par tête. i<3 ooo

La troisième, 3 1. par tête , 9,000

La quatrième, il. 10 s. par tête 4,5oo

La cinquième, x h 10 s. par tête 4,5oo

Total , 65,ooo 1.

Ce qui donneroit , argent de France , à-peu- près quarante-trois mille liv. Ce seroit, comme tous voyez, peu de chose pour chacun par an, et cela sufïiroit pour les irais de vos représentais , sur- tout s’ils avoient quelque chose < !e leur côté) ils auroi-ent aussi un secrétaire, occupé sans cesse aux dépêches qie ndus vous ferions passer régulièrement dans tous les quartiers, pour vous la ire cdnnôître l’état des choses ici , ce qui seroit bien essentiel.

Ne négligez donc plus, mes chers compatriotes , les moyens que je vous indique ; ce sont les seuls , croyez moi , qui puissent vous réussir 3 et vous pouvez facilement les exécuter , en chargeant dans chaque paroisse , quelqu’un de recevoir la contribution , la faire charger et adresser au premier négociant , soit de Bordeaux, de Nantes, du Havre, avec une lettre d’avis qui instruise celui à qui seront adressés les fonds , e£ r à celui à qui le négociant devra en remettre le montant. ce ne fut , comme je le dis dans ma première lettre , qu’après que de Jbly eut abandonné notre cause , que Clavière , Pétion et Biissot écrivirent sur cette cause. Dans ma seconde je parle des citoyens Robespierre , Lucas et autres. C est qu’en effet personne ne parla avec plus de force que Robespierre en faveur des principes , dans les discussions qui eurent lieu à la Convention lors de la révocation du décret du i5 mai. Les colons étoient si furieux contre lui alors , que plus d’une fois ils l’arrachèrent avec violence de la tribune , lorsqu’il prouvent qu’on renversoit les principes en retirant les droits des citoyens de couleur. Dans une lettre postérieure à celle-ci , je parle du citoyen Milcent qui travailla beaucoup en faveur de cette cause ; il donna un excellent ouvrage sous le titre de : Tétition de Mina. Si ce citoyen a gardé long-tems l’anonyme , et si je n’ai pas parlé plutôt de lui , c’est qu’il craignoit que ses possessions ne fussent ravagées par les blancs. J’ai parlé aussi dans mes premières lettres du citoyen Cournand , Bonnemain , Prudhomme, comme ayant écrit pour la cause des hommes de couleur. C’est à tous ces hommes à qui je voulois qu’ils témoignassent leur reconnaissance de la manière dont je l’indique dans la présente. Je le voulois , parce que je ne pensois pas qu’on pût un jour rn’imputer à crime le sentiment que je recommandois , sur-tout, pour des hommes qui alors jouissoient de l’estime publique.

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