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Moyens naturel, raisonnables et désirés, de mettre un frein au libertinage affreux des Isles, et d’abolir le Commerce infâme du Sang François.


Les habitations sont, presque toutes autant de sérails pour leurs Propriétaires, les Procureurs, les Gérens, les Économes. Ce qui met le divorce parmi les Esclaves, porte dans l’âme de ces malheureux le découragement, l’anxiété, la vengeance, et ils font éclater tous les crimes qu’inspire cette brutale passion, la crainte et l’espoir empêchent l’Esclave de se refuser aux désirs de ses Maîtres ; il s’ensuit une dépravation de mœurs scandaleuse, entraînant souvent des suites fâcheuses et des atrocités abominables.

Pour arrêter ce progrès détestable du libertinage effréné et des abus infâmes, contraires à la Religion, à la nature, et à la constitution même des Loix de la Monarchie, par un Édit du Souverain, il seroit à propos d’y établir un asyle respectable, sous le nom d’Ordre, pour ramasser et éle-