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préface.

son endroit et pan ! on délègue à son adversaire un coup de poing dans lequel on a mis toute la force et tout l’à-propos qu’on possède. C’est une jouissance ! et l’utilité d’un tel exercice n’est pas à démontrer. Mais, quand vous quittez le gant de boxe pour prendre en main le fleuret, ne vous semble-t-il pas que vous quittez le xixe siècle pour rentrer dans le passé ? Vous jetez un coup d’œil sur vous-même afin de contrôler la correction du costume, et droit, sérieux, bien posé, vous élevez d’un geste gracieux l’arme légère à la hauteur du visage… Je n’ai jamais salué mes camarades de canotage ; mais il me serait pénible, avant l’assaut, de ne pas abaisser courtoisement ma pointe devant messire l’Ennemi.

Vous aimez ces usages et vous les défendez : il importe en effet de conserver à l’escrime cette nuance de raffinement, ce parfum d’ancienneté qui lui vont si bien. Les vrais escrimeurs seront avec vous, mon cher Charles, sur ce point comme