Page:Ivoi Les cinq sous de Lavarède 1894.djvu/434

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XXX

À LA COURSE

La soirée était avancée que Lavarède marchait encore.

— Où suis-je ? se demanda-t-il, car il avait traversé plusieurs villages.

À travers les volets de la salle basse d’un bâtiment rustique, une lumière filtrait, éclairant un poteau indicateur.

— Saint-Germain-au-Mont-d’Or… Bon ! C’est bien la route de Paris… il s’agit de trouver un gîte pour cette nuit. Ceci a l’air d’une ferme importante. Frappons !

Le bruit d’une conversation animée cessa aussitôt. À la campagne, on est méfiant, et l’on n’aime pas surtout les mendiants, chemineaux, traîneurs de besace. Il se le rappela, rien qu’à la rude façon dont on lui répondit : « Qui va là ? ». Il se donna comme un fameux marcheur, un recordman, puisque les « records » sont à la mode.

— Le célèbre Lavarède, qui est allé de Dunkerque à Perpignan en dix jours !… eh bien, c’est moi !… Je reviens maintenant de Perpignan à Dunkerque… vous savez bien, tous les journaux ont parlé de cette course.

« Ah ! c’est vrai !… Je l’ai lu, dit un gars de la ferme.