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LES CINQ SOUS DE LAVARÈDE

L’un petit, M. Schultze, représentait l’intelligence dans cette association. L’autre, grand, M. Muller, incarnait la force brutale.

Cependant ils hésitaient encore. La crainte d’une erreur les empêchait de s’assurer de la personne d’Armand. Celui-ci comprit leurs scrupules.

— Il faut, pensai-t-il, qu’ils aient une certitude.

Il se rendit à l’hôtellerie où les Anglais étaient descendus et leur proposa une excursion aux environs de la ville.


Les policiers le filaient toujours.

Mais tandis que ses amis se préparaient, il prit une feuille de papier sur laquelle il traça rapidement quelques mots.

Après quoi, il la plia soigneusement et la glissa dans sa poche.

En sortant de l’hôtel, il constata que les deux agents de la sûreté stationnaient de chaque côté de la rue.

— Mes chers amis, dit-il aux Anglais, je vais vous faire visiter les puits de pétrole de Bakou, qui, avec les puits de Pittsburg, en Pensylvanie, fournissent les deux tiers de l’huile de naphte consommée sur le globe. Je me hâte, car peut-être quitterons-nous la ville dans quelques heures.

Arrêtant l’interrogation sur les lèvres de ses amis :

— À ce propos, une prière. Quoi qu’il arrive, vous ne me connaissez pas, vous m’avez rencontré sur le port et voilà tout. J’ai une occasion, vous ne voudriez pas me la faire manquer.

— Certes non, répliqua Murlyton avec la plus entière bonne foi, mais ne nous mettrez-vous pas au courant ?

— À quoi bon, la pièce se déroulera devant vous.

Passant près du temple guèbre de Balakani, pèlerinage célèbre parmi les Persans adorateurs du feu, les voyageurs gagnèrent l’exploitation de