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XXV

LE TRANSCASPIEN

Lavarède ne s’était pas trompé. Le lieutenant Mikaïl Karine, chef de la gare de Tchardjoui, parlait français. Mis au courant des aventures des voyageurs il dit :

— Je vous remercie du bon moment que vous m’avez fait passer. Ne puis-je à mon tour vous être agréable ou utile ?

— Oh si ! répondit franchement le journaliste, et même je vous avouerai que j’espère beaucoup de votre concours.

— Parlez.

— Vous le savez maintenant, je dois regagner l’Europe, toujours sans bourse délier.

— Compris. Jusqu’à Ozoun-Ada, point terminus de la ligne sur la Caspienne, rien de plus facile. Mon frère rejoint son régiment au Caucase, et s’il ne vous déplaît pas de faire route avec un officier russe ?

— Je suis officier de réserve dans l’armée française, c’est répondre.

Le lieutenant s’inclina.

— De plus, je puis vous donner un mot pour M. Djevoï, directeur de