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XXIII

LES AMAZONES KIRGHIZES

Au fond d’une étroite vallée s’élevait la maison de Dagrar, tel était le nom de l’indigène. Une habitation basse en équerre, avec l’étable destinée aux yaks, un hangar pour remiser le chariot, voilà ce que Dagrar appelait pompeusement sa ferme. Du moins on y était à l’abri du froid et le foyer primitif, placé sous un trou arrondi découpé dans la toiture, réchauffait les hôtes tout en les enfumant.

Rachmed avait repris ses sens. La violence du coup l’avait étourdi, mais sa blessure en elle-même ne présentait aucune gravité.

— Une nuit de repos, dit-il, et demain nous repartirons.

D’ailleurs, les soins éclairés de Lavarède ne lui firent pas défaut.

Le lendemain on tint conseil. Qu’allait-on faire ? Le Français poussait à gagner Beharsand que leur hôte avait indiqué comme proche.

— Vous avez relevé la trace d’une bande de guerriers, disait-il au Tekké. Il est probable que les ravisseurs de miss Aurett habitent la ville. Dans ce pays, il n’est pas d’usage et cela se conçoit, de s’éloigner beaucoup