XVIII
LES ANGOISSES D’AURETT
En voyant disparaître Armand dans la prison de Takéou, Aurett avait demandé :
— Quelle est cette maison ?
— Probablement la prison, répondit Murlyton.
La jeune fille piétina.
— La prison ! Et vous dites cela avec tranquillité. Les Chinois osent enfermer un citoyen d’une nation libre dans les cachots réservés aux seuls criminels ; si l’on n’y met bon ordre, demain cela nous arrivera, à vous, à moi.
— Non, interrompit le gentleman, puisque nous voyageons correctement.
Un regard indigné de sa compagne lui coupa la parole.
— Je pense, mon père, reprit Aurett d’une voix étrangement calme, que vous n’allez pas reprocher à ce jeune homme certaines… irrégularités dont vous êtes seul coupable.
— Moi ! se récria l’Anglais.
— Sans doute, vous. En acceptant la clause ridicule d’un testament insensé, vous avez contraint notre… ami à faire de même. Vous l’avez en quelque sorte mis hors la loi, et j’estime…