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LES ASSOIFFÉS DE LUMIÈRE.

— Ce que j’en sais ?

— Oui. Je n’ai pas besoin de vous rappeler que votre intérêt est de dire la vérité, toute la vérité.

Elle rit en montrant ses dents fortes et blanches.

— Toute la vérité, est-ce pas ? On la dira, mon pôvre homme. Seulemain, si vous espérez après cela pour vous instruire, pécaïre, autant vous commander de suite le bonnet d’âne !

À cette réplique, Landré exagère encore sa raideur, sa gravité.

— Les plus fortes présomptions pèsent sur vous.

— Oh ! elles ne me pèsent pas, à moi.

— Prenez garde de mentir.

Sidonie Lougé fronce, ses sourcils noirs.

— Eh, pitchoun, prenez garde vous-même d’être poli… hé !

— Je suis Monsieur Landré, inspecteur de la police marseillaise.

— Et moi, je suis Sidonie Lougé, de la paroisse Saint-Charles, d’une famille de braces, de père en fille, Mousou lou policier, et si vous mé manquez, quand vous seriez le préfet lui-même, je vous masserais le visage à poings fermés. Là, vous êtes prévenu. Qu’est-ce que vous demandez maintenant ?

— Vous savez, Sidonie, que moi, je me suis porté garant de votre innocence.

— Oh ! vous, docteur, vous êtes la crème des bonnes gens.

— Seulement répondez. Des pensionnaires se sont évadées. Il y a une enquête de police indispensable. Un détail, qui vous paraîtrait sans importance, peut nous mettre sur la voie et m’éviter de gros ennuis.

La grande brune joignit les mains :