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MISS MOUSQUETERR.

Il tendait à la jeune fille une enveloppe non gommée. Elle la prit et à peine ses yeux se furent-ils portés sur la suscription qu’elle murmura :

— L’écriture de M. Max Soleil !

— Chut ! Chut ! dit vivement son interlocuteur.

Et comme elle l’interrogeait du geste.

— Il faut parler bas, reprit-il, car on n’est jamais certain de n’être pas écouté. Lisez toujours ce mot, je vous expliquerai ensuite…

Le ton de l’homme était si convaincu que miss Violet obéit sans songer à résister davantage. La lettre contenait ces quelques lignes :

« Mademoiselle,

« Obligé de rentrer précipitamment à Nice, j’ose vous prier de vouloir bien régler ma note à l’Hôtel Cosmopolitan, et de vous charger de ma valise au retour. Ci-inclus la somme nécessaire et les remerciements de votre très obéissant serviteur.

« Signé : Max Soleil. »


— Oh ! fit-elle, certainement je rendrai à M. Max le service qu’il demande, et avec le plaisir le plus grand.

Le visiteur s’inclina.

— Maintenant, je dois vous apprendre de vive voix, pourquoi il vous met à contribution.

— Oui, en effet…, je ne m’explique pas.

— M. Max ne revient pas à l’hôtel, parce qu’il veut faire perdre sa trace, à des gens qui le croient mort.

— Aoh ! Quelle chose vous dites là ?

— La vérité.

— Elle n’est point compréhensive pour moi.

— Aussi, Mademoiselle, je vais vous conter ce qui s’est passé cette nuit au bastidou Loursinade…

— Au bastidou de la duchesse ?

— Oui… Mais ne perdons point de temps. Ceci est pour vous seule. Ayons terminé avant le retour de sir John, car sir John a mis la police dans l’affaire… La police ne découvrira rien, et même l’opinion de M. Max est que son intervention présenterait plutôt du danger pour celles qui vous intéressent.

— Ah oui ! Elles m’intéressent tout à fait, et de plus en plus, avoua Violet d’un ton pénétré.