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MISS MOUSQUETERR.

sol autour de ses pieds. Rien, plus de corde. Comment était-elle partie ? Personne n’était entré dans la pièce. Si léger que fut le pas d’un visiteur, Max l’eût entendu. Dans tous les cas, il se fut aperçu que l’on détachait ses liens. Il est impossible d’assurer le ligotement d’un individu, sans un ou plusieurs nœuds.

Avant tout, il fallait voir. Prenant, sa boîte à allumettes, il en frotta une.

— Bravo, s’écria-t-il.

À deux pas de lui, sa lampe électrique gisait, à terre. Heureusement il n’avait pas marché, car il l’eût écrasée sous son pied.

Il la ramassa avec une joie très grande. Elle était en bon état. Sans doute ses adversaires l’avaient, déposée, en ce point, ne voulant rien emporter qui lui appartint.

La lampe actionnée, le jeune homme regarda autour de lui. Deux choses le frappèrent simultanément. D’abord, l’absence totale d’empreintes des trois personnages qui s’étaient révélés à lui de manière si fantastique. Mais une sorte de chemin uni, tracé sur la poussière et gagnant la porte, lui donna le mot de l’énigme.

Il se souvenait du bruit d’étoffe de soie, perçu par lui, lorsque ses persécuteurs s’étaient retirés. Les assaillants avaient traîné derrière eux un lé d’étoffe qui avait effacé les traces.

Ce point expliqué, il constata que, entre la colonne où il avait été attaché et le mur, soit sur un espace de trente centimètres, la poudre du plancher avait été fortement fouettée. En regardant de plus près, il reconnut les traces d’une corde tirée violemment.

Et dans la paroi, qui n’était qu’une simple cloison séparant la bibliothèque du salon, une ouverture circulaire, de la dimension d’une pièce de cinq francs argent, le renseigna sur le mode de disparition de ses liens.

Évidemment les hommes aux masques jaunes les avaient enroulés suivant, une méthode déterminée. Les extrémités de la corde devaient passer par cette ouverture et être retenues par un nœud spécial. Un de ses goêliers s’était donc tenu dans le salon, puis, l’instant fixé pour la délivrance du captif étant venu, il avait dénoué et ramené la corde à lui.

Pour corroborer ses déductions, Max ouvrit la porte. Il retrouva l’ouverture de l’autre côté de la cloison. Juste au-dessous, la poussière avait été fortement déplacée, puis une allée unie filait vers la porte du vestibule.

Ici encore, l’homme avait traîné une bande d’étoffe derrière lui pour recouvrir ses traces.