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VIII

OÙ RUSSES, ANGLAIS, GRAVEURS DE PRIÈRES ET SAN LUI-MÊME, NE COMPRENNENT RIEN.


C’était bien l’intérieur de la tente que le téléphote du Réduit Central avait révélé à Dodekhan et au duc de La Roche-Sonnaille. Sara, ses compagnons de voyage s’y trouvaient encore réunis.

Après leur communication avec le Maître du Drapeau Bleu, ils avaient transmis au quartier général les avis de leur mystérieux correspondant ; en omettant bien entendu ce qui avait trait à leurs personnes.

Puis, en proie à une émotion, faite de l’angoisse d’attendre et de l’ignorance de ce qu’ils devraient faire une fois hors du camp, ils avaient déambulé parmi les tentes, cherchant vainement à s’intéresser aux menus détails de la vie du camp. Ils souhaitaient échapper à l’idée fixe, se soustraire aux suppositions incessantes de leur imagination.

Hélas ! quand la folle du logis se donne carrière, rien ne saurait enrayer sa course fantaisiste. Tous en avaient fait la cruelle expérience, et, vers la nuit tombante, alors que les ténèbres et le froid allaient s’appesantir sur la terre, les voyageurs s’étaient dirigés vers le quartier général.

Les généraux les y attendaient à dîner.

Depuis huit jours qu’ils séjournaient au camp, les voyageurs et leurs hôtes avaient appris à penser de même. À présent, Labianov, lord Aber-