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UN ENFER SCIENTIFIQUE.

l’heure inconnu d’elle, lui avait coûté infiniment, mais elle avait tendu sa volonté, l’aveu lui paraissant nécessaire pour donner plus de poids à ce qu’elle allait dire ensuite.

Et vite, comme désireuse de détourner l’attention de ses interlocuteurs.

— Je m’aperçois que j’ai négligé une chose des plus importantes : Vous présenter mes amis, mes compagnons de souffrance.

Elle désigna successivement chacun des personnages.

— Madame la duchesse de la Roche-Sonnaille.

— Vous, vous, Madame, s’écria impétueusement Labianov, vous que mon cœur appelait aussi ma fille, vous qui fûtes pour Mona la plus tendre des sœurs.

Mais Mona l’interrompit encore, et continua :

— M. Max Soleil, un écrivain français ; miss Violet Mousqueterr, la riche Australienne ; deux âmes de dévouement… Sur la lecture d’un journal, ils ont résolu de prêter aide à deux victimes… Sara… et moi, qu’ils ne connaissaient point… Ils ont couru mille dangers pour ces inconnues, et peut-être la tristesse sera-t-elle la, récompense de leur bonté.

Brusquement, elle secoua sa tête blonde comme pour chasser une pensée importune.

— Pourquoi prédire le malheur… J’ai tort ! Il faut espérer, espérer toujours.

Puis, la voix changée :

— Vous savez quels sont ceux qui se tiennent devant vous, Messieurs les généraux, chefs responsables de la vie des soldats qui vous furent confiés par vos gouvernements. Cela était indispensable. Il faut que vous ayez la même confiance que nous, car le salut ne peut être atteint qu’à ce prix. Écoutez donc ce que j’ai à dire au nom du Drapeau Bleu.

Elle se tut une seconde, parut réfléchir. Enfin, elle poursuivit :

— Non, pas ainsi… Il convient d’abord que vous sachiez comment est venue, comment a grandi notre foi en Dodekhan, le Maître du Drapeau Bleu dont je vous apporte la parole.

Et, dans le silence elle parla.

Elle dit brièvement l’aventure étrange qui l’avait jetée avec Sara dans la formidable intrigue dont l’Asie entière était secouée.

Elle dit la séparation brutale, le retour en France, alors que Dodekhan, que Lucien de la Roche-Sonnaille demeuraient aux mains du traître qui avait volé le pouvoir ; l’aventure du bastidou Loursinade, celle de la maison de santé Elleviousse, la fuite à Stittsheim, la poursuite obstinée des