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LES ASSOIFFES DE LUMIÈRE.

Le cœur de Max se contracta dans sa poitrine.

L’agent détruisait son rêve. Il ramenait à une chose, banale en somme, une aventure qu’il avait jugée mystérieuse et étrange.

— Quelles allégations ? fit-il d’une voix sourde.

— Celles-ci : La duchesse avait déclaré que la maison était meublée, tendue de riches étoffes, les planchers couverts de moelleux tapis. Elle avait affirmé que le docteur Rodel l’avait reçue ainsi que sa compagne… Pour un homme décédé depuis plusieurs mois, c’était très aimable ; mais parfaitement invraisemblable…

— Un criminel avait pu prendre sa place.

— Bien improbable, Monsieur. J’ai néanmoins procédé comme si cela était. Le docteur Rodel, toujours au dire de la pauvre femme, s’était rendu le jour même à Marseille, et avait expédié de sa part une dépêche en style convenu à un certain M. Dodekhan, à Calcutta. La réponse avait été apportée, le soir même, par un employé télégraphiste. Eh bien, Monsieur… Il a été impossible de retrouver trace du télégramme expédié à Calcutta…, impossible de retrouver l’agent qui a rapporté la réponse. Or, vous admettrez bien qu’un télégraphiste venant au bastidou Loursinade, où, depuis le trépas du vrai Rodel, le service n’appelait évidemment personne, n’aurait pas oublié pareille circonstance et se serait fait connaître.

— C’est vrai, consentit le romancier d’un ton navré.

— De même, poursuivit le policier…, une dépêche, en style convenu,