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MISS MOUSQUETERR.

Et, reprenant place à son observatoire.

— Mais le coquin est là.

— Le fakir ?

— Lui-même ; tenez, celui qui se lève en ce moment.

L’un des hommes, dans un mouvement machinal causé par la passion du jeu, s’était dressé en poussant des cris :

— La verte, oui, vingt-six, gagné !

Max se mit sur son séant.

— Sept ennemis. Mon revolver nous débarrassera de ces quatre joueurs, trois resteront.

Il s’arrêta ; la duchesse refusait du geste.

— J’irai seul, commença-t-il.

Elle l’interrompit :

— Non, le revolver est bruyant. Voulez-vous que les survivants, se voyant attaqués, tuent leurs prisonniers ?

Toute l’effervescence du jeune homme tomba du coup.

— Mais alors que faire ?

— Ce que la pauvre folle nous a enseigné. Sans bruit, sans rien qui attire l’attention, elle nous a tiré de plus d’un mauvais pas, rappelez-vous. J’ai pensé à cela au départ, et dans la caisse de l’automobile, j’ai placé… le coffre aux tubes lumineux.

— Ah ! Madame. C’est à vous que nous devrons la délivrance…

Mais son visage se rembrunit.

— Seulement, murmura-t-il, seulement, il y a une difficulté.

— Laquelle ?

Mlle Mona n’est point là pour vous diriger, et j’ai grand’peur que les tubes ne soient entre nos mains que des armes inutiles. Nous ne pouvons nous livrer à des expériences.

Sara souriait doucement.

— Vous n’avez jamais examiné la caisse.

— Je l’avoue.

— Vous y auriez vu quelques indications que je pense avoir comprises.

Il interrogeait des yeux, du geste. Sara reprit :

— Venez avec moi, vous jugerez.

Un instant plus tard, tous deux s’arrêtaient près de l’automobile. La duchesse ouvrait le coffre d’arrière, puis la caisse de Mona Labianov, placée à l’intérieur. Elle désigna une étiquette collée à la partie interne du couvercle.