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MISS MOUSQUETERR.

— Si le paquebot Oxus les a bien amenées…

— De Calcutta, certainement… J’ai, vous le concevez, été interrogé à ce sujet.

— Je le supposais… et j’ai pensé que vous consentiriez à m’apprendre ce que vous savez d’elles… Par exemple, à bord, ont-elles donné des marques de dérangement d’esprit ?

— Ah diable ?

Un instant le directeur demeura perplexe, puis se décidant tout à coup :

— Attendez… je vais vous donner connaissance du rapport établi par le lieutenant de vaisseau Allee, capitaine de l’Oxus… C’est une pièce confidentielle, mais du moment où elle peut nous procurer le plaisir d’une œuvre de vous…

Il fourrageait dans un carton.

— Ah ! voici… Les deux voyageuses n’ont donné lieu à aucun trouble à bord. Elles paraissaient cependant étranges. Ainsi, au début de la traversée, elles semblaient très mélancoliques… Elles se montrèrent impatientes d’arriver… Plusieurs fois chaque jour, elles s’inquiétaient de la vitesse de marche, du chemin parcouru… consultant les cartes…

— Avouez que beaucoup de passagers agissent de même.

— Certainement… Mais en entrant à Marseille, elles ont carrément fait preuve de bizarrerie excessive.

— Puis-je abuser de votre complaisance… ?

— Vous n’abuserez jamais… Figurez-vous que, le navire à quai, elles débarquent, laissant leurs bagages à bord… Elles se rendent au tramway conduisant à la route d’Aubagne.

— Où se trouve le bastidou Loursinade ?

— Justement… Le conducteur de la voiture qui les a amenées s’est présenté de lui-même à l’enquête… D’après sa déposition, Mlle  Labianov paraissait assez calme, tandis que la duchesse se montrait au contraire très agitée… Elles s’informèrent du bastidou Loursinade.

— Ah ! ah !

— Oui, l’employé a même supposé qu’elles allaient visiter la villa, avec l’intention de la louer.

— Et elles descendirent… ?

— Au terminus du tram, à huit ou neuf cents mètres de la maison mystérieuse… Alors tout s’embrouille. La duchesse prétend n’être restée que vingt-quatre heures dans le bastidou… Et pourtant on ne les a retrou-