qu’ils se sont trompés, alors que je ne suis pas du tout certain que les voyageuses aient pris passage sur l’Oxus.
Et regardant autour de lui.
— Seulement mon incertitude ne sera pas de longue durée.
En effet, la voiture s’arrêtait devant l’office des Messageries Maritimes, que de grandes affiches annonçant les « départs » signalaient à l’attention.
Son cocher soldé, Max entra dans le bureau.
— Monsieur désire, demanda un groom… Passage, fret, renseignement ?
Le romancier mit cinquante centimes dans la main du gamin.
— Puis-je parler au Directeur de l’Agence ?
— M. Ponchel… ; je vais voir… Qui annoncerai-je ?
Pour seule réponse, Max tira une carte de son portefeuille et au-dessous de son nom
traça cette ligne au crayon :
En train de vivre un roman futur. Désire un renseignement. Deux minutes plus tard, le groom reparaissait, et, avec une nuance de considération, née de l’empressement manifesté par son chef à recevoir le visiteur :
— M. Ponchel attend Monsieur.
Il précédait Max, s’approchait d’une porte close, l’ouvrait et s’effaçait gravement pour laisser passer le jeune homme.
Le directeur vint à lui la main tendue.
— Entrez donc… Très heureux de faire votre connaissance. Ravi si je puis vous être agréable.
— Trop aimable vraiment.
— De quoi s’agit-il ?
— Je viens de vous l’écrire, d’un roman que je prépare depuis ce matin.
M. Ponchel ouvrit des yeux ébahis.
— Ce matin ?
— Oui… Un journal du mois d’octobre dernier m’est tombé sous les yeux… Un mystère admirable, unique, d’une originalité… bref, un quotidien est trop concis en pareil cas, et je me livre à une petite enquête afin d’augmenter mes notes.
— Si je puis vous aider ?…
— Je l’espère. Il s’agit de Mme de la Roche-Sonnaille et…
— Les deux pauvres folles… Vous avez raison… Avec votre talent… Mais vous souhaitez savoir.