Page:Ivoi - Miss Mousqueterr.djvu/225

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
210
MISS MOUSQUETERR.

— Vos éloges ne sont pas plus justifiés que les craintes de mes amis. Comme vous l’avez très bien établi, je suis Anglaise et un peu prisonnière du Comité révolutionnaire d’Odessa. Une seule de ces… conditions serait suffisante pour provoquer mon départ ; donc, concluez.

Dans l’encadrement de la porte le révolutionnaire Varloff était debout.
Dans l’encadrement de la porte le révolutionnaire Varloff était debout.

La duchesse de la Roche-Sonnaille approuva du geste. La Parisienne courageuse comprenait la vaillante petite Saxonne. Quant au Consul, enchanté du résultat de sa mission, il prit congé sur ces paroles, où transparaissait la gratitude du fonctionnaire :

— Grâce à vous, je pourrai rédiger mon rapport, conformément aux désirs de ce terrible Varloff, avec le signe convenu qui signifie : Ne pas tenir compte de cet envoi.

Les voyageurs restèrent seuls.

— La peste soit de la révolution, gronda le romancier.

— Chut ! Chut ! riposta Violet avec un gentil sourire. N’en dites pas trop de mal. Elle nous a amenés à Odessa, où celles que nous aimions sans les connaître désiraient arriver.

— Chère petite, murmura la Parisienne.

Mais Max Soleil eut un geste violent.

— Jamais on n’a soigné une blessure de cette façon. On voudrait aggraver votre état, que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

— Rassurez-vous, M. le Français, fit une voix sonore, l’état de miss Violet Mousqueterr ne s’aggravera pas, car elle ne sortira de l’hôtel de Saint-Pétersbourg que complètement guérie.

Tous avaient sursauté ; tous tournèrent leurs regards vers la porte. Dans l’encadrement, le révolutionnaire Varloff était debout. Il acheva, sans qu’un