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LES ASSOIFFÉS DE LUMIÈRE.

Sa voix s’était subitement faussée. Elle ferma les yeux, restant immobile sous le regard du jeune homme, puis elle releva ses paupières roses, découvrant l’azur brillant de l’iris, et d’un accent tremblé, elle proposa :

— Je pense nous devons déjeuner.

— Comme vous voudrez.

— Et ensuite, on arrêtera la décision dans un conseil.

Elle eut un joli sourire, tendre, lumineux, et Max, lui désignant la table devant laquelle il était assis tout à l’heure, elle répondit au geste en prenant place.

La rieuse Jos, enchantée de voir les clients de l’hôtel se réunir, ce qui simplifiait son service, s’empressa de disposer un second couvert, apporta la cruche de Pilsen mousseux et les hors-d’œuvre.

Par le pied fourchu de Satan, les voici.
Par le pied fourchu de Satan, les voici.


Les jeunes gens, silencieux, comme étourdis par cette réunion, grignottaient distraitement. À chaque instant, l’un d’eux levait les yeux et rencontrait ceux de l’autre, souriant avec une petite gêne délicieuse.

Mais il était écrit qu’ils ne goûteraient point paisiblement le plaisir d’être ensemble. Tout à coup, la porte s’ouvrit avec violence. Un organe rauque tonitrua :

— Par le pied fourchu de Satan, les voici bien sous mon regard.

Sir John Lobster, plus rouge que jamais, faisait irruption dans la salle.