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LE PRINCE VIRGULE.

— Où est l’échelle qui accède au sommet du chariot ?

— Elle est dressée, chef, clama Kozets toujours à son poste élevé.

— Bien.

Puis avec une gravité qui impressionna les auditeurs :

— Que personne ne bouge ; je vais transformer l’esprit de la Rose de l’Ouest.

Sautant légèrement à terre, il courut à l’échelle, la gravit rapidement parvenu sur la toiture du wagon, il s’accroupit, encadrant son visage dans le panneau étroit permettant de communiquer avec l’intérieur.

Kozets s’était redressé et surveillait le groupe resté sur la route.

Flèche de Fer apercevait Laura.

— Mademoiselle ? appela-t-il doucement.

Elle leva les yeux.

— Qu’est-ce ?

— C’est moi, votre ami rouge. Voici une lettre, lisez-la. Ensuite vous m’écouterez.

Rapidement il faisait glisser par l’ouverture un papier, dissimulé jusque-là aux regards.

Laura s’en saisit et lut :

« Chère Laura, obéissez aveuglément. Des agents de la police des U. S. A. vous gardent ; il nous est impossible de vous sauver de vive force. Aidez à notre ruse et de nouveau nous serons réunis. Votre dévoué Albert. »

Elle eut un cri, une larme :

— Parlez !

— Consentez à épouser Orsato Cavaragio.

— Jamais !

— Attendez, miss. Consentez. Dites que, dans trois jours, vous sortirez de votre prison pour suivre le señor devant un révérend. Le mariage n’aura pas lieu, je vous le promets.

— Cela est-il convenu avec Lui.

— Il ne vous a pas écrit pour autre chose.

— Alors j’accepte.

— Je vais appeler Orsato Cavaragio ; daignez lui répéter cette assurance.

Un instant plus tard, le señor se hissait à son tour auprès du pseudo-Indien, et par la petite baie rectangulaire recevait de Laura la promesse de l’épouser sous trois jours.

Tandis qu’il se répandait en protestations, compliments, congratulations, Flèche de Fer s’était rapproché de Kozets.