Page:Ivoi - Millionnaire malgré lui.djvu/269

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
254
MILLIONNAIRE MALGRÉ LUI.

Les regards des étoiles ne pouvaient plus se glisser entre les hauteurs perpendiculaires.

Kozets avait allumé une lanterne et marchait auprès du cheval de tête afin d’éclairer la route.

Durant près, d’une heure, on avança dans ce couloir de ténèbres, puis les parois rocheuses s’abaissèrent peu à peu, et l’on déboucha dans une vallée assez large, au fond de laquelle brillaient de nombreuses lumières électriques.

— Benton-City, murmura Dodekhan.

Il achevait à peine que le galop de plusieurs chevaux résonna en avant sur la route.

— Attention ! Agite ta lanterne afin que les cavaliers ne viennent pas donner, dans notre véhicule.

— Vous pensez donc que ce n’est pas le señor Orsato.

— Il doit venir seul à notre rencontre, et tu entends bien qu’il y a plusieurs chevaux.

— C’est vrai.

Le policier obéit, mais il eut beau agiter son falot, il ne parut pas que les arrivants eussent ralenti leur allure.

Le galop se rapprochait rapidement. Bientôt, au son, il devint évident que les cavaliers allaient apparaître dans le cercle lumineux d’une seconde à l’autre.

Et soudain les silhouettes de plusieurs hommes à cheval se découpèrent dans la pénombre.

L’Indien eut un cri d’avertissement inutile, car les nouveaux venus arrêtèrent leurs montures d’un coup, sur place, à la façon des vaqueros du Sud, et une voix essoufflée par la rapidité de la course jeta ces mots :

— Est-ce vous, Flèche de Fer ?

— Orsato, murmura l’interpellé, qui ajouta d’un ton plus élevé : Oui, señor, mais vous deviez venir seul à notre rencontre.

Cavaragio eut un éclat de rire, puis poussant son cheval auprès de celui du faux Indien, il murmura :

— Vous savez la rivalité qui existe entre les États-Unis et le Canada ?

— Oui.

— Eh bien, j’en ai profité pour me faire protéger par la police.

— Vous ?

Le señor rit de plus belle :

— Moi ! propriétaire de la grande république, patriote qui veut faire entrer