En eux, on eût pu reconnaître le Bison et l’Ocelot.
Ceux-ci allaient, en exécution du plan ourdi sous la tente du Vautour Rouge, essayer de surprendre et d’assassiner le brave Séminole, afin de pouvoir affirmer plus tard qu’ils n’avaient pas connu la volonté de sa tribu, et d’être ainsi libres de massacrer la petite troupe de la Vierge mexicaine.
On sait déjà que la Providence devait déjouer leurs projets.
Cœur de Feu, surpris par ses adversaires, était attaché au poteau du supplice, il allait mourir, lorsque Scipion Massiliague et Marius le sauvèrent.
De nouveau, la Mestiza et son escorte étaient assiégés.
Un hasard providentiel les avait avertis du retour offensif du Vautour Rouge.
Coëllo, alias Vera, étant descendu au Lac Noir, avait aperçu les Indiens.
Bien vite, le faux peone était accouru faire part de sa découverte à ses compagnons. De telle sorte que les Apaches, qui espéraient surprendre leurs victimes, avaient été accueillis par une fusillade meurtrière.
Mais l’instant suprême était proche, les munitions allaient manquer.
Il restait à peine cinq cartouches par tireur. Un assaut encore, et les assiégés devraient se défendre à l’arme blanche, un contre cent, c’est-à-dire engager la lutte de désespoir.
Francis Gairon et Pierre devisaient tristement, assis sur des blocs de pierre à l’écart de leurs compagnons.
— Les diables rouges connaissent notre situation, disait Francis. Vois-les dans la plaine. Ils ne prennent pas la peine de se cacher ; ils savent que nous devons ménager nos dernières cartouches.
— Bon, je ne suis pas aveugle… et je vois cela comme vous, chef.
Gairon secoua la tête d’un air-navré :
— Oui, oui, les corbeaux du désert sentent la curée prochaine. Encore quelques détonations, et nos carabines seront dans nos mains des armes aussi inutiles qu’un éventail entre les doigts d’une femme.
— Je le crains.
— Et alors, continua le Canadien d’une voix sourde, nous ne pourrons plus défendre Dolorès ; guerriers