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LE LAC NOIR


À peu près à mi-chemin entre les Lagunas Salinas et la rivière Canadienne, s’étale la nappe stagnante d’Agua Negra, le Lac Noir.

Enfermé dans une enceinte de falaises basaltiques, on croirait, à le voir, que des géants ont creusé, taillant en plein plateau rocheux la dépression au fond de laquelle est la masse liquide.

Tout est morne, sombre, désolé, aux environs. Involontairement, en présence de ce coin ténébreux avec ses rocs noirs, son lac à la teinte d’encre, l’esprit rêve de drames lugubres, d’infernales légendes.

C’est là qu’après cinq journées de marche, la petite troupe de Dolorès Pacheco a établi son camp.

Pour cela, on a choisi une éminence qui domine d’une trentaine de mètres la falaise ouest.

À pic du côté du lac, où il est possible de puiser de l’eau à l’aide de récipients fixés à l’extrémité de cordes, le monticule, entassement de rocs, n’est abordable dans la direction du plateau que par une sente. Les chevaux, les mules, ont eu peine à gravir ce chemin escarpé.

En vain, la Mestiza, le Puma ont déclaré la précaution inutile, aucun indice de danger n’apparaissait à