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Puis, séparant les commandements, l’officier reprit :

— Feu de salve.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— À cinq cents mètres !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— Joue !…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— Feu !

Il y eut un coup tonnerre, une volée de sifflements.

Une seconde se passa.

Puis là-bas, dans la bande hurlante, des corps s’abattirent.

Les balles étaient parvenues à leur adresse.

En un instant ce fut une débandade générale.

Se bousculant, se frappant de leurs armes, les nègres s’élancèrent sous le couvert des arbres.

Ils laissaient en arrière une trentaine des leurs, dont les torses noirs et les pagnes blancs s’étalaient en taches sur le terrain roux.

— Pas mal tiré, fit le chef de la mission. Ils vont nous laisser un peu tranquilles ;… que l’on place des guetteurs pour avertir de leurs mouvements. Les autres peuvent rompre.

Au même instant, le sous-officier, qui le premier avait eu affaire à l’ennemi, s’approcha :

— Mon commandant, dit-il.

Marchand se retourna vers lui.

— Qu’y a-t-il ?

— Je suis envoyé vers vous par notre blessé.

— Ah ! le docteur l’a-t-il vu ?

— Oui, mon commandant.

— Espère-t-il le sauver ?

Le sergent secoua la tête :

— Il sera mort avant une heure.

— Ah !

Une ombre passa sur le visage de l’officier.

Puis, reprenant l’entretien :

— Ne me disiez-vous pas être envoyé par ce pauvre garçon.

— Si, mon commandant, c’est Bakoulebé.

— Le petit Soudanais qui était en garnison à Kayes, sur le Niger, et qui a voulu être versé dans la compagnie du capitaine Mangin ?

— Oui, c’est lui.