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ville avec trois vapeurs qui emportaient ses tirailleurs, des porteurs et onze mille charges.

Le 24 du même mois, le steamer La Ville-de-Bruges suivait avec onze cents charges et toutes les embarcations.

Enfin le 1er  mars, le commandant partait à son tour.

Il avait pris passage sur un bateau à marche rapide, et il put ainsi rejoindre ceux qu’il avait envoyés en avant, un peu au-dessus du confluent de l’Oubanghi et du Congo.

Quelques jours avant son départ, le docteur Emily, qui venait, chaque matin, visiter les prisonniers anglais, les avait déclarés guéris.

Lui-même les avait accompagnés jusqu’au bord du fleuve, les avait installés dans une pirogue préparée pour les recevoir.

Mais, avant de donner aux rameurs l’ordre de se mettre en marche, il s’était penché vers Jane et lui avait murmuré à l’oreille :

— Je suis heureux d’avoir sauvé une aussi ravissante personne. Mais ne dédaignez pas de prendre beaucoup de précautions, car dans ces terribles fièvres, ce qu’il faut craindre surtout ce sont les rechutes.

Sur un geste de lui, les pagayeurs imprimèrent à l’esquif une impulsion rapide.

M. Emily salua de la main, cria encore :

— Gare aux rechutes.

Et revint paisiblement rejoindre le commandant Marchand avec lequel il devait s’embarquer.

Nous verrons bientôt si miss Jane et mister Bright tinrent compte de sa recommandation.

CHAPITRE III

LES RAPIDES DE L’OUBANGHI.


L’Oubanghi, principal affluent de la rive droite du Congo, indique, sur une distance d’environ 1.000 kilomètres, la ligne séparative des possessions françaises et belges.