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Le détachement arriva ainsi, le 3 janvier, au Caire, complètement rétabli et remis de ses fatigues.

Les huit hommes atteignent enfin la Méditerranée.

Ils s’embarquent sur l’Orénoque, sont accueillis à Marseille par des ovations enthousiastes.

Peu après, l’adjudant de Prat épousait la douce fiancée qui l’avait attendu pendant son long voyage.

Il donnait ainsi raison au sous-officier, dont nous avons transcrit le journal dans le premier volume de la mission Marchand (Congo-Nil) et qui disait :

— Je pense à Louise, mon capitaine a dans son portefeuille un portrait de femme. Le Congo-Nil, c’est donc une mission d’amoureux.

Eh oui ! petit sous-off, l’amour, le vrai, celui que ressentent les braves gens comme toi, cet amour est encore du dévouement, et il sied bien à ceux qui savent jouer leur existence pour l’honneur.

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Cependant la flottille de Marchand gagnait le Sobat.

La traversée du pays jusqu’à Djibouti a été racontée par les officiers de la mission ; rien n’est plus consolant que de répéter leurs paroles.

Le 20, décembre, le Faidherbe s’engage dans le Baro ; le bois est rare, la navigation difficile : des bancs, du sable, des seuils rocheux ; on talonne à chaque instant. Toute la journée du 6 janvier est employée à aveugler une voie d’eau ; l’arrière du Faidherbe a donné sur une roche ; nouvelle avarie le lendemain. Le bateau marche encore une heure ou deux ; mais le fleuve devient impraticable ; l’eau est basse et les rapides par trop nombreux. Marchand se décide à abandonner ses embarcations et à gagner par terre la frontière d’Éthiopie.

On parlemente avec le chef des Yambas, Ouriette ; ce chef a déjà reçu des cadeaux de la mission de Bonchamps ; il connaît la générosité des blancs et espère tout d’une caravane si bien approvisionnée. Il fournit des porteurs. On lui confie la flottille ; le vapeur, les chalands, les baleinières ; il doit surveiller tout particulièrement le vieux serviteur, le Faidherbe.

« La mission, avançant péniblement sur la rive droite du Baro, arrive, le 23 janvier, au pied des contreforts éthiopiens qui