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songeaient qu’au milieu des constellations, ils auraient voulu voir luire éclatant un astre momentanément éclipsé, l’étoile de la France.

Car au fond du cœur de tous les énergiques, de tous les fiers, de tous les nobles esprits de notre race, sommeillent les vieilles traditions gauloises.

Elles sortent de leur torpeur aux jours de tristesse.

Et alors nous levons les yeux et nos âmes, dédaigneuses de la terre, montent aux étoiles puiser dans leur clarté les énergies de l’avenir.

Pas une parole n’était prononcée.

À quoi bon ?

Tous n’éprouvaient-ils pas la même angoisse. Tous ne sentaient-ils pas, dans un même frisson, passer les dernières heures françaises de ce coin de terre, de ce large fleuve dont les eaux inconscientes coulaient vers l’Égypte anglaise.

Et soudain des pas sonnèrent dans le silence.

Un officier britannique, conduit par un tirailleur, s’approchait.

Sa silhouette raide se dessinait dans la nuit bleue.

D’un geste, le Sénégalais désigna le commandant qui s’était retourné et regardait.

L’Anglais s’approcha de lui, salua correctement et, sans parier, tendit un pli au chef de la mission Congo-Nil.

À la lueur d’une allumette bougie, Marchand lut.

La missive était écrite de la main de Jackson-Bey, gouverneur pour le Royaume-Uni de moudirieh de Fachoda.

Averti que la mission quitterait le pays le lendemain, le major proposait au commandant d’amener les forces anglaises auprès du drapeau français pour lui rendre les derniers honneurs.

Avec un crayon que lui présenta le capitaine Germain, Marchand traça sur le papier :

« Je vous remercie de votre courtoisie, mais, vous le comprendrez, le deuil s’accorde mal avec les manifestations bruyantes. »

Et le messager, chargé de cette réponse si digne dans son laconisme, s’éloigna.

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L’aube du 11 décembre éclaire le paysage.

Six heures à peine.