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madhistes, avec bras et jambes brisés, absolument sans armes, furent achevés par les baïonnettes, tués sans pitié. Ces exécutions, indignes de vrais soldats, ne furent pas uniquement le monopole des troupes noires : nos propres soldats anglais y prirent part.


le drapeau français hissé à fachoda.

J’ai remarqué un magnifique vieillard à barbe blanche couché auprès d’un petit buisson, démonté par une balle à la jambe, à quelques mètres de son fils, un garçon de dix-sept ans, qui avait la jambe droite déchirée par une balle : ni le père, ni l’enfant n’avaient d’arme d’aucune sorte : pourtant un highlander sortit des rangs et plongea sa baïonnette dans la poitrine du vieux. La victime demanda en vain miséricorde, saisissant la baïonnette, rougissant ses mains avec son sang dans un chétif effort pour empêcher un second coup. Aucun camarade, aucun officier ne tenta de l’arrêter.

Et le 29 septembre, le lieutenant Winston Churchill écrivait au Morning Post, une lettre dont nous extrayons ces déclarations.