Page:Ivoi - Les grands explorateurs. La Mission Marchand.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une vraie tuile, comme tu vois. Enfin c’est un échange de bons procédés. Quand les bateaux ne peuvent plus vous porter, il faut bien les porter à son tour.

Les vapeurs de la mission arrivent.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

10 septembre. — Les derniers chalands viennent d’aborder.

Toute la mission est concentrée au confluent du M’Bomou et du Bokou.

Le commandant a eu un long entretien avec Baratier, Germain et Mangin.

11 septembre. — En route, on remonte le Bokou.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

15 septembre. — Nous voici à 10 kilomètres en amont de N’Boona. Impossible d’aller plus loin.

Le Soueb est, paraît-il, à 160 kilomètres de nous.

On va envoyer un détachement pour reconnaître le cours de cette importante rivière. Si elle est navigable, c’est chic. Mais voilà, il faut voir.

16 septembre. — Le commandant Marchand me fait appeler. Mon ami, le capitaine Germain, lui a parlé de moi.

Demain, avec sept hommes nous partirons en avant.

Le commandant vient avec nous. C’est notre petite troupe qui va reconnaître le Soueh. Me voilà tout à fait dans les honneurs. Si Louise n’est pas fière, et toi aussi, papa, vous êtes vraiment difficiles.

17 septembre. — Ça y est, en route.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

25 septembre. — Nous sommes sur les rives du Soueh.

Voilà quatre jours que je n’ai pu toucher à ce journal, cette chère correspondance que je ne puis vous envoyer, mais qui me relie à vous.

C’est un ami, ce journal. Je lui dis tout ce que je pense. Tout, non, car sans cela vos deux noms se retrouveraient à chaque ligne.

Je suis las, las… J’ai les jambes qui me rentrent dans le corps. Nous en avons fait un métier depuis le départ de N’Boona.

On s’était reposé à bord des pirogues ; mais on s’est éreinté ces jours-ci.

Cent soixante kilomètres en huit jours, ça n’a l’air de rien,