Ydna se tordit les mains :
— Que faire ? que faire ?
— Señora Dolorès Pacheco, fit doucement son interlocutrice.
Mais elle se tut, la guaranie frissonnait de la tête aux pieds :
— Dolorès Pacheco. Quoi, vous savez ?
— Votre fiancé, Francis Gairon, est là.
Se cachant le visage dans ses mains, la mystérieuse passagère gémit :
— Hélas ! hélas !
Bouleversée par cette douleur, Stella la prit dans ses bras :
— Remettez-vous. Le hasard, ou mieux la Providence a fait que je me suis trouvée sur le passage de vos amis, que j’ai reçu leurs confidences. Je sais qui vous êtes ; je sais à quel but grandiose vous avez voué vos jours ; je sais que maintenant vous retournez au temple Incatl pour mourir.
Ydna avait laissé retomber ses mains. De ses grands yeux sombres elle considérait l’orpheline. Dans son regard il n’y avait plus d’inquiétude, mais une confiance attendrie. Évidemment elle se rendait compte que la jeune fille ne serait jamais son ennemie.
Stella le sentit. Et, encouragée, elle reprit :
— Nous ne nous connaissons pas, et pourtant nous devons être amies, car le vent du malheur nous a courbées toutes deux. C’est un rapprochement cela, un rapprochement qui me donne le désir de vous venir en aide. Dites-moi donc pourquoi vous voulez mourir ?
Un sourire mélancolique distendit les lèvres de l’Indienne.
— Je vous crois, señorita.
— Ah ! merci, s’exclama joyeusement Mlle Roland.
— Et, continua Ydna, je vais tout vous dire.
Affectueusement, Stella la fit asseoir.