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XII

LE MIRACLE SCIENTIFIQUE


Comme en réponse à l’invocation de Stella, un bruit lointain s’éleva. La jeune fille écouta anxieusement. On parlait dans le couloir.

Des voix d’hommes alternaient avec une voix de femme, dont le timbre causa à la prisonnière un indicible émoi.

— Cette voix, fit-elle sans avoir conscience de prononcer les mots, oh ! cette voix !

Elle se rapprocha de la porte, appliqua l’oreille à la serrure.

— On dirait ?…

Elle écouta encore. Une expression joyeuse illumina son visage.

— Mais oui, je ne me trompe pas ; c’est la voix de ma chère Ydna ! Elle ici !… elle ! Vient-elle me rendre l’espoir. Étrange ! je sentais déjà la mort sur moi et elle s’éloigne ; sa main décharnée desserre son étreinte… Suis-je folle ?

Le panneau de bois tourna sur ses gonds, avec un grincement aigu, et sur le seuil parut une femme, chargée d’un lourd manteau de laine brune, tel ceux des chasseurs qui vont poursuivre les vigognes, alpacas, les lamas, jusqu’aux sommets éternellement glacés des Andes.

La captive allait s’élancer vers la prêtresse. Celle-ci l’arrêta en plaçant l’index sur ses lèvres.

— Señorita, dit-elle, je suis envoyée vers vous par le peuple de Sao-Domenco.

— Par le peuple de Sao-Domenco ? bégaya la prisonnière stupéfaite.

— Oui, señorita. On ne voulait pas me laisser