Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/390

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XI

L’INEXPLICABLE


Après un court entretien à voix basse avec Alcidus Noguer, Crabb et Candi étaient sortis sans bruit.

Se frayant un passage au milieu des derniers badauds, restés sur la praça da Pena, ils avaient gagné la caës dos Soldados.

Mais à peine avalent-ils parcouru une cinquantaine de mètres dans cette voie, qu’un obstacle se dressa devant eux.

C’était la femme chargée d’un enfant qui, tout à l’heure, avait invoqué le secours de la Madone.

— Señores Candi, Crabb, dit-elle, bonjour.

L’Anglais eut un cri :

— Oh ! miss.

— La signorina Ydna ! compléta l’Italien.

La prêtresse d’Incatl leur fit signe de baisser la voix.

— Mais ce déguisement ?

— Nécessaire pour jouer la femme du peuple. Le succès a couronné ma tentative. La grâce est promise.

— Elle sera accordée.

— L’exécution ne réussira pas ?

— Non.

Ydna joignit les mains, et le bébé, dans ses bras, fit une petite moue gracieuse. On eût dit que l’innocent s’associait aux souhaits de sa conductrice.

— Mais ce petit ? interrogea le curieux Candi.

— Fils d’une pauvre Péruvienne, installée ici, qui m’a confié son enfant.

— Bravo !

— Mais vous, señores, qu’allez-vous faire ?

Candi se pencha vers elle.