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venait de les fouetter, leur causant presque une sensation de brûlure.

Cela semblait venir de la cloison qui les séparait de la chambre n° 6.

D’un coup d’œil, Stella s’assura que son minuscule réservoir d’air liquide, placé sur la table, continuait à fonctionner régulièrement.

— Ce froid cependant, murmura-t-elle, ressemble à celui que produit la détente du liquide. Est-ce que ?…

Elle n’acheva pas et se glissa vers la cloison.

— Je ne me trompe pas, ce courant glacé s’échappe de la pièce voisine.

Ydna la suivait pas à pas.

— Que cherches-tu, jeune fille ?

— Ceci.

Et le doigt de Stella se posa sur une solution de continuité de la cloison.

Une planche s’était fendue. L’air fusait par l’étroite ouverture ainsi pratiquée.

Du reste, le courant diminuait rapidement de force. Il devint imperceptible, s’éteignit, et les habitantes de la chambre n° 4 purent regarder par la fente de la cloison.

Sur une natte, un homme semblait dormir.

Mais un rayon de lune, filtrant à travers les feuillages, dessina une traînée lumineuse sur le plancher.

Stella eut un léger cri :

— Oh ! fit-elle, c’est ainsi après le bris d’une des ampoules de verre.

Une poussière brillante, répandue sur le sol, renvoyait en mille feux la clarté lunaire.

On eût dit que le parquet était une mosaïque de pierres précieuses.

— Mais si cela était, continua la jeune fille d’une voix sourde, l’homme serait mort.

Elle regarda, encore.

Le personnage couché sur la natte ne faisait pas un mouvement. La bouche entr’ouverte n’avait aucune de ces contractions résultant de l’acte respiratoire.


La lune éclaira son visage.